La vie au moyen de tous les sens
Cette alternative répond aux besoins de parents qui cherchent un environnement pédagogique où leur enfant, apportant des questions nouvelles, puisse être entendu, perçu et compris. Nous accueillons les enfants en leur offrant un cadre différent de la structure traditionnelle, avec une approche non coercitive.
La pédagogie Waldorf prend en compte le développement humain complet. Ce n’est pas seulement une question d’acquisition de connaissances, - les fameux apprentissages académiques - , c'est le développement de toutes les facettes de l'enfant.
Le respect des rythmes du développement global de l'enfant permet de consolider son développement afin qu'il puisse, une fois adulte, modeler son chemin de vie en conséquence et en toute liberté.
Les apprentissages correspondent à la nature complexe et multiple des choses du réel, aussi bien qu'aux besoins intérieurs moraux de l'enfant. ce que l'on doit amener à l'enfant doit être autant que possible sous forme d'image, de rythme, et de musicalité.
Le respect des rythmes du développement global de l'enfant permet de consolider son développement afin qu'il puisse, une fois adulte, modeler son chemin de vie en conséquence et en toute liberté.
Les apprentissages correspondent à la nature complexe et multiple des choses du réel, aussi bien qu'aux besoins intérieurs moraux de l'enfant. ce que l'on doit amener à l'enfant doit être autant que possible sous forme d'image, de rythme, et de musicalité.
Les sujets et connaissances sont reliés aux contextes immédiats, et donc moins abstraits, par la volonté et l’activité elle-même et par les ressentit et sentiment de l'expérience vécue.
APPRENTISSAGES VARIÉS
Aujourd'hui, nous nous adressons aux enfants et aux jeunes de la première génération du XXIe siècle ; où en sommes-nous dans les écoles, dans la vie sociale ? La peur de la vie, la peur de la mort, la peur du changement, la peur de l'autre, toutes ces peurs colorent notre vie émotionnelle et jouent un rôle important dans notre vie sociale, dans notre capacité à rencontrer les autres, à rencontrer le monde, mettant gravement en danger la résilience de l'être humain ; de plus en plus de jeunes sont particulièrement touchés. Il est urgent de redonner à l'enseignant, à l'éducateur, une responsabilité morale pleine et entière dans l'accomplissement de sa tâche auprès des enfants ; et cela signifie la liberté, mais la liberté au sens où Steiner en parle, qui implique une grande rigueur éthique professionnelle, le développement de la conscience morale et l'auto-éducation. |
À long terme, nous envisageons une école. En voici ci-dessous déjà les principes, car ceux-ci nous guideront tout le long.
Le premier principe est une éducation basée sur l'épistémologie, c'est-à-dire basée sur un acte de connaissance et de perception, une compréhension, dirons-nous, de la part de l'enseignant envers l'élève. Celle-ci est dynamisée et élargie selon le principe steinerien, c'est-à-dire une connaissance qui se comprend elle-même. Ainsi, où l'activité de pensée qui éclaire le monde des sens est elle-même perçue. Cette perception directe révèle que le monde intérieur de l'homme n'est pas une production du cerveau, mais une réalité spirituelle et subtile en soi.
TRAVAIL EN CLASSE et RÉSONANCE
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Le travail que les enseignants développent avec leurs élèves doit pouvoir résonner avec les élèves des autres classes, avec tous leurs collègues, ce qui signifie une organisation autonome de l'école, réalisée et gérée par des enseignants libres et autonomes eux-mêmes, avec des exigences qui peuvent parfois, ou souvent, entrer en contradiction avec d'autres exigences de nature politique et sociale.
L'ÉCOLE, UNE RÉPUBLIQUE D'ENSEIGNANTS |
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L'école est conçue comme une entreprise de collègues, c'est-à-dire de personnes qui ont le même objectif commun : éduquer et enseigner pour le développement total de l'être humain. Pour atteindre cet objectif, l'organisation de l'école devient "une véritable république d'enseignants". Ainsi, pour organiser l'école selon les principes républicains, il ne s'agit plus de vouloir mettre en place une gouvernance basée sur une structure hiérarchique de fonctions, mais des enseignants qui vont administrer l'école. Organiser l'école de cette manière, c'est mettre en place une administration qui donne à chacun la liberté d'initiative et la pleine responsabilité de ce qu'il a à faire. Qu'est-ce qui fera alors la cohérence et la cohésion du groupe ? La substance même qui naît d'une réalité humaine constamment observée, comprise, soignée, ensemble ou individuellement, à partir du champ d'expérience de chacun, éclairé par l'étude toujours renouvelée de la nature humaine. Cela signifie donc que c'est la formation des enseignants et leur travail d'éveil des facultés d'imagination, d'inspiration et d'intuition morale qui rendent possible la réalisation d'une telle vision "républicaine" de l'école.
Le COLLEGE des ENSEIGNANTS:
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La responsabilité de l'école devient en effet une responsabilité partagée par tous les enseignants qui se constituent en un collège et se réunissent chaque semaine pour gérer, partager l'ensemble de la vie de l'école. Ces rencontres sont d'une part l'occasion pour les enseignants d'approfondir leurs connaissances dans et par le partage des expériences de chacun, de recevoir le support, les conseils ou la collaboration des autres collègues; d'autre part, dans ces rencontres afflue tout le flot de la vie des différents secteurs de l'école. Le collège des professeurs est ainsi le cœur vivant de l'organisme de l'école tout entier; c'est là et par là que bat la pulsation de l'âme et de l'esprit de l'école dont le flux se répand dans tous les aspects de la vie.
The responsibility of the school becomes a shared responsibility for all the teachers who form a college and meet every week to manage and share the life of the school. These meetings are, on the one hand, an opportunity for the teachers to deepen their knowledge through the sharing of each other's experiences, to receive support, advice or collaboration from other colleagues; on the other hand, in these meetings flows all the life of the different sectors of the school. The teachers' college is thus the living heart of the entire school organism; it is there and through there that the soul and spirit of the school beats, the flow of which spreads to all aspects of life.
LE TRAVAIL AU COLLÈGE GARANTIT LA QUALITÉ |
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This pedagogical work of the College of Teachers is at the same time what continually energizes and stimulates the work of each one with the children, while at the same time guaranteeing its quality. For Steiner, the College of Teachers is the central and vital organ of the school's being: a central organ that pulses with the life that springs from pedagogical practice and helps the teacher to maintain its freshness and vitality. [...] These meetings enable the teachers to maintain their inner vitality instead of becoming old men, in soul and spirit.
RESPECT ENTRE ENSEIGNANTS ET ENFANTS |
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Un tel engagement des enseignants à porter toute la vie de l'école avec un sens aigu des responsabilités contribue grandement au respect et à l'autorité chaleureuse que les enfants, mais aussi les parents, leur accordent. Les enfants aiment et respectent les enseignants parce qu'ils les aiment et ils s'efforcent de tisser cette enveloppe de chaleur au sein de l'école afin que chacun ressente la joie de grandir et de s'épanouir ensemble. TOUS LES ENSEIGNANTS CONNAISSENT ET DÉVELOPPENT UN LIEN AVEC TOUS LES ENFANTS DE L'ÉCOLE ET VICE VERSA.
LE CHAOS ENGENDRE LA NOUVEAUTÉ
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UN ESPACE DE RECHERCHE |
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La réunion des enseignants, dit Steiner, doit avoir la qualité d'une école supérieure, d'un séminaire de recherche pour les enseignants ; elle doit leur permettre de faire des découvertes et des recherches constantes sur la connaissance de l'être humain. C'est ce qui fait circuler le sang de l'école, dit-il, et quand le sang circule, il y a quelque chose de frais, de vivant qui vient vous rafraîchir ; tout ce qui est psycho-spirituel en nous est rajeuni.
Être engagé dans un travail de développement intérieur
Une communauté d'individusUne communauté porteuse d'avenir n'est pas un ensemble de petits groupes mais une grande communauté d'individus qui perçoivent ensemble ce qui doit être réalisé pour que ce qui vient de l'avenir puisse être incarné. Ce n'est pas facile à réaliser. Il y a des conditions fondamentales à remplir pour que cela soit possible.
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DEVELOPPEMENT INTERIEUR
A) AUTO-EDUCATION |
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La première de ces conditions est l'auto-éducation ; nous y reviendrons bien sûr. Pour Steiner, si un enseignant ne s'est pas engagé dans un travail de développement intérieur, il n'est pas légitime qu'il soit là. Steiner part du principe que chaque enseignant s'efforcera de développer cette conscience méditative et, un an plus tard, il revient vers eux avec quatre conférences sur La connaissance de la nature humaine élaborée de manière méditative. Il passe ensuite de l'étude de la nature humaine à la connaissance méditative de cette nature humaine, puis à l'action pédagogique à partir de cette connaissance méditative de la nature humaine, retraçant ainsi les étapes de travail de l'auto-éducation de l'enseignant :
1) l'étude ;
2) l'élaboration méditative de la connaissance de la nature humaine;
3) la mise en œuvre des connaissances dans la pratique.
B) CONSCIENCE DU SEUIL |
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La deuxième condition est le développement de ce que Steiner appelle la conscience du seuil, une attention particulièrement aiguë aux points tournants de la conscience, dans le dépassement de soi, le dépassement de la polarité sympathie, antipathie, attraction, répulsion. Lorsque je franchis le seuil de la salle de classe, le seuil de la salle du collège des professeurs, je ne peux plus être l'homme de la rue que je suis aussi ; une attitude d'élévation intérieure doit s'installer progressivement, car je m'installe dans le calme, le silence intérieur et l'attitude de bienveillance, qualités de l'âme nécessaires au développement de la conscience.
C) LA FIDELITE A LA VISION ANTHROPOSOPHIQUE |
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La troisième des conditions nécessaires au bon développement de l'œuvre du Collège des Enseignants, après l'auto-éducation et la prise de conscience du seuil, est sans doute le serment de fidélité que l'on se fait à soi-même, face à ce que Steiner a placé sur l'autel de l'humanité comme "acte de culture", pour les temps présents et à venir. Rester fidèle à cette vision de l'être humain, de son développement, de son éducation, c'est transformer peu à peu sa vie, son comportement privé à la lumière d'un idéal. C'est aussi être prêt à renoncer à beaucoup de choses pour cet idéal ; mais cette force de renoncement devient une force pour le Collège des professeurs lui-même. Quelque chose d'irréversible se produit naturellement, mais cela change la vie parce qu'elle ne suit plus le fil de la vie quotidienne, de la chaîne des désirs et des impulsions personnelles. Mais il faut aussi apprendre à avoir un style de vie qui puisse créer un équilibre entre l'école et la maison.
D) LA CONSCIENCE ORDINAIRE EST LA CONSCIENCE SUPERIEURE |
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Dans son livre Comment acquérir la connaissance des mondes supérieurs, Steiner indique sept conditions nécessaires à remplir par ceux qui entreprennent un chemin de développement de la conscience, chacune de ces conditions correspondant à l'un des constituants de la réalité humaine.
1) "il faut veiller à maintenir sa bonne santé corporelle et spirituelle".528
2) "[...] se sentir soi-même comme un maillon de la vie".529
3) "[...] être capable de s'élever à la conviction que ses pensées et ses sentiments sont aussi importants pour l'univers que ses actions".530
4-a) "[...] être capable de se voir comme un maillon de la vie".529 4-b) "[...] acquérir la connaissance des mondes supérieurs". 4-c) "...acquérir la conviction que l'essence authentique de l'homme n'est pas à l'extérieur mais à l'intérieur".531
5) "la persévérance dans l'exécution d'une décision prise".
6) "le développement d'un sentiment de gratitude pour tout ce qui arrive à l'homme" 532.
7) "toutes les conditions mentionnées", dit Steiner, "doivent se réunir en une septième : concevoir la vie sans cesse dans le sens requis par ces conditions" 533.
Relation à la société
L'Ecole Waldorf, un nouveau paradigme social Or, si l'école et son mode d'administration devaient offrir les conditions optimales pour nourrir la relation enfant-enseignant de la bonne manière, elle devait aussi, pour Steiner, jouer le rôle de précurseur qui prépare le changement de paradigme social nécessaire à l'avenir pour être en phase avec le développement de l'âme de la conscience et sa transition vers les réalités de l'esprit. En cela Steiner et la fondation de cette nouvelle école vivent fortement la nécessité de faire évoluer l'organisme social tel qu'il existe dans les sociétés occidentales modernes car sans changement, l'humanité sera à nouveau conduite au bord de l'abîme.
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La relation École-société
Un ordre social construit sur la DUALITÉ POLITIQUE-ECONOMIQUE ne peut conduire qu'à la tyrannie, tyrannie politique - comme dans le cas de la révolution bolchevique, et très bientôt ce sera le tour de l'État nazi -, ou tyrannie économique, et là c'est plutôt vers l'Amérique et sa politique du New Deal qu'il faut se tourner. Dans les deux cas, la sphère de la culture, de la vie de l'esprit, est engloutie et asservie au service de l'une ou l'autre de ces tyrannies. Pour maintenir la possibilité de liberté, il faut faire toute une place à la sphère de la culture, aux côtés de la politique et de l'économique, chacune de ces sphères de la vie sociale devant absolument respecter les lois propres à chacune.
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Tri-articulation de l'organisme socialAinsi, on ne devient libre que si, dans l'enfance, on a d'abord imité ce qui nous entoure :
Et les hommes ne deviendront jamais des êtres libres, malgré toutes les lamentations et les déclarations politiques sur la liberté, si la force d'imitation correspondante n'est pas implantée dans la petite enfance. - Ensuite, en ce qui concerne la base du sentiment d'égalité des droits de l'homme dans l'organisme social, c'est dans la deuxième phase de l'enfance, entre sept et quatorze ou quinze ans, qu'il se développe. L'égalité des droits de l'homme, dit Steiner, ne s'établira pas autrement, car les adultes n'atteindront jamais la maturité nécessaire si le sentiment d'autorité n'est pas développé chez eux pendant l'enfance. - Enfin, concernant la fraternité, selon Steiner, c'est après la puberté et la maturité sexuelle que cette force de l'amour humain qu'est la fraternité peut se développer : [...] [La vie sexuelle] n'est, dit Steiner, qu'un aspect particulier de l'amour humain. Et c'est cette force de l'amour humain qui doit être particulièrement soignée lorsque les enfants quittent l'école pour d'autres institutions. [Car la vie économique, qui est une exigence historique, ne sera jamais enflammée par ce qui doit l'enflammer, c'est-à-dire la fraternité, l'amour de l'être humain, si cet amour n'a pas été développé pendant ces années d'adolescence.542 |